L’amour du golf pour Michael Jordan est sans limite, surtout quand les dollars sont en jeu. La légende du sport est un véritable mordu qui profite pleinement de sa vie de golfeur privilégié.
Pour certains le golf est un loisir, pour d’autres une passion, pour Michael Jordan ce n’est rien de moins qu’une addiction. Il est tombé dedans il y a bien longtemps, à l’époque où il ne tutoyait pas encore les étoiles sur les parquets de NBA, la ligue de basketball nord-américaine. C’est en 1984 qu’il fait la connaissance du golf grâce à ses colocataires à l’université de North Carolina, parmi lesquels un certain Davis Love III. Tout a commencé là-bas, avant que la curiosité de Jordan pour le golf ne se transforme en obsession. Il voulait dominer le golf, comme il a dominé le basketball. Très vite alors le jeu a pris une place essentielle dans sa vie. Et son temps libre était largement consacré à cette nouvelle discipline. Dès qu’il sortait des entraînements à Chicago, il filait jouer au golf. En 1992, lors des Jeux Olympiques de Barcelone, le leader de l’équipe Jordan, s’octroyait quelques parties entre deux entraînements. Son mariage avec Yvette Prieto en 2013 s’est déroulé… au Bear’s Club de Jack Nicklaus en Floride. Il se raconte également que Jordan pouvait jouer 36 trous dans la journée alors qu’il avait match avec les Bulls le soir… et dominait toujours ses adversaires. Davantage encore depuis la fin de sa carrière en 1996, il est un habitué des tournois professionnels – en tant que spectateur – et ne rate par exemple jamais une Ryder Cup (quand il n’est pas de près ou de loin impliqué de façon informelle dans la compétition comme en 2012 où il avait préparé une vidéo de motivation dédiée aux joueurs de Davis Love III qui allaient défier l’Europe à Medinah, dans la banlieue de Chicago). Bref vous l’aurez compris, si Michael Jordan a révolutionné le basketball, il semblerait que le golf ait changé sa vie.
Trente ans plus tard, loin des soirées enflammées au Chicago Stadium puis au United Center, il se consacre davantage à la petite balle blanche qu’au ballon orange. A tel point que, fort des centaines de millions de dollars amassés durant sa vie, His Airness vient tout juste, à 57 ans, d’inaugurer son club en Floride, le Grove XXIII. Un chiffre romain certes, mais qui n’est pas sans rappeler le célèbre numéro 23 que M.J a porté durant la plus grande partie de sa carrière. C’est avec lui qu’il a notamment conquis 6 titres NBA avec les Chicago Bulls, un record qui aura scellé son statut de plus grand joueur de basketball de tous les temps. Certains parlent du plus grand sportif de tous les temps, et pour être honnête, il est bien difficile de ne pas leur accorder, au moins, le bénéfice du doute.
Sur les parcours, Jordan est un adepte du « trash talking », exercice dans lequel il est passé maître et dont de nombreux adversaires en NBA se souviennent encore. Très souvent – pour ne pas dire tout le temps – à leur dépends. Tous ont retenu la leçon, il ne faut pas titiller Michael Jordan sous peine de prendre la marée. Posez donc la question à Isaiah Thomas (Detroit Pistons) ou Reggie Miller (Indiana Pacers) … Sur les parquets, en effet, le maître sortait quasi toujours vainqueur de ces joutes, son talent étant bien au-dessus de celui de ses adversaires. Mais ne pensez pas qu’il se contente uniquement de provoquer des adversaires à priori plus faibles. Au golf, même si son niveau est tout à fait correct (4 de handicap), il est loin d’être le patron et ne martyrise pas chacun des opposants qui croisent sa route. Et pourtant, son comportement est le même. Celui d’une machine de guerre forgée à la victoire et qui n’envisage pas une seconde, quel que soit le niveau de son opposant, de s’incliner. Il a trop gagné pour ne pas être répugné par le goût de la défaite. Et d’ailleurs, plus le défi est grand et semble impossible, plus la légende est assoiffée. Durant sa vie de golfeur privilégiée, M.J a joué avec de nombreux joueurs du Tour, parfois les meilleurs, et ces derniers rapportent que, systématiquement, Jordan était sur mode « compétition ». Sachant qu’il ne pourrait pas gagner un match sur 18 trous, il tentait alors « d’overdriver » les pros (ce qu’il n’a jamais réussi à faire et s’obstine toujours à réussir) ou lançait un « challenge » sur un coup, un chip, un putt… Bien souvent, le vainqueur de ces « duels » ne repart pas seulement avec la satisfaction du devoir accompli. Bien souvent, quelques billets verts terminent dans sa poche. C’est l’avantage de jouer avec Jordan, et cela peut aussi être un danger.
Car ce que l’ex-joueur des Bulls préfère par-dessus tout au golf, ce sont les paris. A croire qu’ils font même partie des règles du golf dans le monde de Jordan. Peu de parties l’impliquant ne se voient pas agrémentées par ces défis qui peuvent parfois rapporter gros. Rickie Fowler, qui en sa qualité de voisin de M.J à Jupiter en Floride partage de nombreuses parties avec lui, a expliqué que, selon lui, la légende a besoin de ces paris pour faire ressortir sa fibre compétitive et le rendre meilleur. En même temps qu’ils ont parfois le pouvoir de paralyser ses adversaires – souvent bien moins riches que lui – par l’ampleur de l’enjeu. Les anecdotes à ce sujet sont donc très nombreuses. Mais pour vous donner une idée, ce genre de paris peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers de dollars. Et parfois sur un seul coup. Charles Barkley, son ancien adversaire en NBA et aujourd’hui l’un de ses plus proches amis avec qui il a beaucoup joué au golf à une époque, explique que les mises à 100.000$ sur un trou, un drive, un putt, étaient fréquentes pour Jordan. Il a souvent raflé la mise, mais il y a aussi laissé des plumes. Mais, rassurez-vous, pas non plus de quoi mettre en péril son compte en banque et encore moins son amour pour le golf.
Bien entendu, cette immense passion de Michael Jordan pour le golf a donné lieu à une inévitable rencontre entre deux légendes, qui se côtoyées, se sont respectées et sont devenus ensuite amis. Une amitié réelle, loin des caméras et des objectifs des appareils photo. Durant sa jeunesse, et à l’instar de millions d’adolescents américains, Tiger Woods était un grand fan du leader des Bulls qui n’était encore que le joueur le plus prometteur du basketball américain. Lors d’une interview donnée en 1990 alors qu’il n’a que 14 ans, le futur meilleur joueur de golf de l’histoire et rêve déjà au même destin que son modèle : « Je pourrais devenir une sorte de Michael Jordan en basketball, quelque chose comme ça ». Naturellement – ou non, Nike équipementier des deux athlètes ayant joué un grand rôle dans leur rencontre – les deux stars ses sont rapprochées, Jordan jouant le rôle de grand frère pour Woods ce dernier expliquant qu’il l’avait souvent conseillé pour mener sa vie de superstar, gérer ses affaires… Depuis, c’est une amitié profonde qui lie les deux hommes. Ils jouent régulièrement au golf ensemble et cette habitude ne devrait pas connaître d’essoufflement, Tiger étant l’un des premiers membres enregistrés au Grove XXIII….
Car M.J a désormais l’occasion de découvrir un autre aspect de ce sport dans la peau d’un businessman, une activité qu’il maîtrise à peu près aussi bien que le « gambling ». Officiellement ouvert en octobre 2019 mais en préparation depuis un certain temps, le Grove XXIII est situé à Hobe Sound au nord de West Palm Beach. Le club est ultra « select » et afficherait seulement 75 membres au compteur. Jouer dans la maison de Dieu n’est pas donné à tout le monde.