Malgré les mobilisations locales et de nouvelles procédures judiciaires en cours, un visuel ce ce que pourrait être le futur golf de la Villeneuve-de-la-Raho (Pyrénées Orientales) s’affiche sur le site des sociétés qui commercialisent le projet et les terrains
C’est un des projets qui fait couler beaucoup d’encre et depuis longtemps : celui de Villeneuve-de-la-Raho, à deux pas de Perpignan et de la frontière espagnole. Et pour la première fois, on a pu découvrir un visuel de ce que pourrait être ce resort golfique qui rappelons le est basé sur les inputs ci dessous :
- Empreinte totale 160 hecares
- Resort de 62,5 hectares
- Hotel 4 étoiles
- Parcours 18 trous,
- Pitch and putt de 6 trous
- Practice
- Réutilisation des eaux usées pour l’arrosage du golf
- 355 terrains à bâtir de 350 à 1500 m2
- De 350 à 529 villas (selon les sources)
C’est bien entendu le volet environnemental qui ralentit le projet dans cette région durement frappée par les différents épisodes de sècheresse ces dernières années. Dans le cadre d’un entretien accordé au journal local « L’Indépendant » en mai 2024, le ministre de la transition écologique de l’époque Christophe Bechu indiquait qu’il trouvait ce projet « anachronique » et qu’il ne l’autoriserait que s’il était à « 100 % autosuffisant » en eau, « en se contentant des eaux usées des maisons qui seront construites à proximité ».
De facto, consommatrice d’eau, de produits phytosanitaires, de milieux agricoles ou naturels, … : ce sont autant d’étiquettes qui collent à la peau de la filière golfique depuis des décennies, et font bondir les écologistes ou ceux se revendiquant comme tels. De l’autre côté, certains observateurs impartiaux, comme le montre une étude de la revue Naturae, observent que dans bien des cas, les « golfs peuvent être supports de connaissances scientifiques, jusque-là très parcellaires sur ces sites, voire de restauration ou de conservation de la nature« . Les structures golfiques françaises, riches d’une diversité de milieux, abritent une biodiversité variée et peuvent constituer des zones refuges importantes pour la faune et la flore. Les structures golfiques françaises sont très conscientes de tous ces enjeux et se sont engagées depuis 2019 dans de grands projets pour la biodiversité et la gestion raisonnée de l’eau, le tout sous la houlette de la ffgolf et pour le bien de leurs finances.
Mais revenons à Villeneuve-de-la-Raho. Alors que le chantier n’a finalement que peu avancé en 2024 malgré un succès certain lors de la mise en vente des premiers terrains destinés à des villas l’été dernier, de nouveaux problèmes s’annoncent pour le promoteur GGL.
Les opposants pour des motifs environnementaux s’activent, mais des procédures judiciaires prennent le relais dans ce qui est devenu un projet à l’avancement cahotique : des soupçons de fraudes lors de certaines transactions foncières pouvant donner lieu à des faits de favoritisme et de prises illégales d’intérêt ont été signalées auprès du parquet de Perpignan par l’association « Agissons 66 ». Selon La Gazette du Roussillon, il s’agirait plus spécifiquement d’achats et de reventes de terrains à des élus hors des prix demandés dans le cadre de l’expropriation et des reventes à pertes pour la commune, ainsi que d’absences d’appel d’offres pour des travaux d’aménagements. L’enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Montpellier, a précisé le procureur.
A se demander si ce resort porté par la Mairie, le MEDEF 66, la Chambre de Commerce et d’Industrie et les représentants départementaux des fédérations du Bâtiment et de l’Immobilier sortira un jour de terre..
Plus d’infos : https://raho-golfclub.com
