Ariya Jutanugarn vit d’une année hors-norme. En 2016, la Thaïlandaise a remporté cinq tournois dont les trois premières compétitions sur le LPGA mais surtout le Women’s British Open au Woburn Golf and Country Club. Des résultats exceptionnels qui lui assurent une deuxième place mondiale au classement Rolex. Pourtant, la joueuse de 20 ans manque encore de la notoriété inhérente à cette position.
Le magazine fairways est allé à la rencontre de celle qui pourrait bien prétendre au titre de n°1 mondiale dans les mois à venir.
Ariya, vous vivez une année incroyable. Comment avez-vous réussi à vous hisser au sommet du classement mondial ?
L’an dernier, quand je ne jouais pas très bien, je me concentrais sur ce qui n’allait pas. Cette année, j’ai changé, j’ai essayé de me concentrer sur ce qui fonctionnait, d’être plus positive. J’ai commencé à travailler avec un nouveau coach mental (Gary Gilchrist, nldr) qui m’aide beaucoup.
Vous venez de finir dans le Top 10 à Evian (à la neuvième place, ndlr). Comment avez vous vécu la compétition ?
J’ai beaucoup aimé, c’était ma deuxième fois en France, c’était très agréable. Nous avons dû jouer malgré des conditions difficiles mais c’était un challenge encore plus intéressant !
Trouvez-vous que le golf prend de plus en plus d’ampleur en Thaïlande ?
En fait je pense que les gens en entendent plus parler grâce à moi et aux autres golfeurs thaïlandais qui font des bons résultats (comme Thongchai Jaidee, ndlr). Et surtout, ils voient que c’est possible pour un Thaïlandais ou une Thaïlandaise de gagner des titres, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis. Beaucoup de jeunes se disent « S’ils l’ont fait, pourquoi pas moi ? ». Aujourd’hui, ils savent qu’ils peuvent y arriver en golf et vont moins se tourner vers une autre discipline.
« Pas question de rater les JO »
Vous avez participé aux Jeux Olympiques cet été. Qu’est ce que cela fait de représenter son pays ?
Je représente déjà mon pays tous les jours quand je joue au golf. La Thaïlande, c’est le pays du sourire alors je souris tout le temps ! Mais pour les Jeux Olympiques, c’est vrai que c’était quelque chose de spécial.
Il y a eu beaucoup de désistements pour le tournoi olympique chez les hommes à cause des dangers potentiels du virus Zika. Vous n’avez jamais envisagé de ne pas aller à Rio ?
Non ! Bien sûr, je n’étais pas complètement rassurée mais c’était peut-être la seule occasion de faire les JO de ma vie et de pouvoir porter aussi haut les couleurs de la Thaïlande. Alors pas question de rater ça.
Vous n’avez pas parlé de vos inquiétudes avec d’autres joueuses ?
Non puisque pour moi c’était clair que j’allais y aller. Je n’ai pas compris pourquoi les garçons ne voulaient pas venir, pour moi c’était impensable.
« Le Lacoste Ladies Open ? Pourquoi pas »
Vous avez la particularité d’avoir votre sœur avec vous sur le Tour professionnel (Moriya Jutanugarn, ndlr). Quel effet cela fait d’affronter sa famille ?
C’est vraiment sympa. J’ai de la chance, je trouve. Elle était sur le tour avant moi alors quand je suis arrivé dans ce nouvel environnement, j’ai pu lui demander des conseils sur les parcours, sur le rythme quotidien. Je n’ai pas eu de souci à me faire : au lieu de tout découvrir, je n’avais qu’à demander à ma sœur.
Quels sont vos objectifs pour l’année prochaine ?
Mon but, c’est de me maintenir dans le haut du classement bien sûr. Mais je veux surtout continuer à prendre du plaisir en faisant ce que j’aime : jouer au golf.
Aura-t-on la chance de vous voir plus souvent sur les parcours français ? Sur le Lacoste Ladies Open par exemple ?
Je ne savais pas qu’il y avait un Open en France ! J’ai commencé sur le Tour Européen mais je me suis blessé alors je n’ai pas fini la saison et j’ai raté l’Open. Mais qui sait ? Peut-être que je reviendrai et que je pourrai jouer à Chantaco.
Propos recueillis par Raoul Villeroy de Galhau