Suite de notre série 181818 sur les personnalités totalement mordues de golf avec ce mois-ci l’ancienne Secrétaire d’Etat des U.S.A, Condoleeza Rice.
Si au rayon du duo golf-politiciens américains il était jusqu’ici surtout question de président(s) et chronologiquement du peu fréquentable Donald Trump – aussi bien sur les fairways qu’à la ville – lui qui ne réhaussait pas franchement l’image de notre discipline, Condi comme on l’appelle affectueusement, peut pour sa part se féliciter d’une action vertueuse envers le jeu qu’elle a découvert en 2005 à Greenbrier. Vous aurez au passage noté ce phénomène étrange qui veut que lorsqu’on gravite un peu trop longtemps dans les sphères de la maison Blanche et son bureau ovale, la petite balle ronde est blanche n’est jamais loin (cf. notre article sur les présidents et le golf dans notre newsletter 181818 du mois dernier).
Condoleeza Rice, elle, avait portes ouvertes dans l’antre du pouvoir outre-Atlantique. Celle qui est née il y a 66 ans dans l’Alabama a en effet occupé deux postes majeurs et sensibles de l’administration américaine en étant Conseillère à la Sécurité Nationale entre 2002 et 2005 à l’occasion du premier mandat de Georges W. Bush avant de prendre place dans le très convoité fauteuil de Secrétaire d’Etat des Etats-Unis de 2005 à 2009. Ce dernier poste vous propulse inévitablement dans la lumière, qui plus est lorsqu’on est seulement la deuxième femme à l’occuper et la deuxième personnalité afro-américaine à y accéder.
Ainsi, une fois éloignée du pouvoir direct mais accédant au statut de personnalité publique et de femme d’influence dans la société américaine, elle a laissé des millions d’Américains suivre ses aventures de passionnée. Ainsi, en 2009, à coups de tweets, elle décrivait l’excitation qui entourait son premier Masters, à Augusta, sans savoir qu’elle allait plus tard contribuer à révolutionner l’histoire du club : « Je suis allé au Super Bowl (Football Américain), au Final Four (Basketball), à l’U.S Open de tennis – et rien n’a égalé l’attente de mon premier Masters. » Le golf, Condi l’a dans la peau, et qu’on ne vienne pas lui dire que ce n’est pas un sport : « Quand vous dites que vous vous êtes converti au golf, des amis (en particulier des amis du baby-boom qui jouent au tennis) pensent que vous avez abandonné le sport », expliqua-t-elle. « Ma réponse est toujours : Avez-vous vu Tiger Woods ? » Des paroles qui à l’instar de ses apparitions au Masters ou à la Ryder Cup à Paris en 2018 où elle a participé au trophée des personnalités avant de suivre les débats au plus près des acteurs entre les cordes, prouvent que le golf est pour elle un véritable sport et non un hobby pour parader. Quand elle joue, c’est deux à trois fois par semaine, loin des caméras et avec l’ambition de progresser pour passer le cap d’un index à un chiffre. Vous pourrez l’apercevoir sur les fairways des clubs de Shoal Creek et, depuis 2012, de l’Augusta National, théâtre du Masters. Cet accès au « membership » du célèbre club situé en Georgie est certainement l’un des plus beaux « birdies » de sa carrière. Cette année-là, elle devient l’une des deux premières femmes membres du club et la première Afro-américaine à avoir intégré ce lieu en 80 ans d’histoire. Une avancée immense pour la discipline. Son influence a très probablement poussé le club à revoir sa copie avec un peu plus de bonne volonté et son célèbre statut a certainement permis de mettre encore un peu plus en lumière ce que l’on qualifie encore aujourd’hui de révolution…