A plusieurs titres, cette édition 2020 du Masters sacrant l’Américain Dustin Johnson, fut exceptionnelle.
Si chaque édition du Masters est unique et nous garantit son scénario original, cette 84ème édition restera sans l’ombre d’un doute dans les annales. D’abord en raison du contexte. La pandémie de Covid-19 a en effet contraint, pour la première fois depuis 1934, le tournoi à être décalé au mois de Novembre, lui qui se joue historiquement en Avril. Un changement de dates qui a eu un impact important sur le jeu, le parcours étant beaucoup plus « soft » et tolérant qu’à l’accoutumé. La crise sanitaire a en outre obligé l’épreuve à se tenir à huis clos, sans ces centaines de spectateurs habituellement massés le long des fairways et autour des greens. Sans compter les départs chamboulés, placés tôt et répartis sur les tees 1 et 10. C’est donc à travers les postes de télévisions que les fans ont pu assister dimanche au triomphe de Dustin Johnson, à l’issue d’une semaine pleine d’enseignements.
Le sacre et les records de D.J
Il fallait bien un D.J pour mettre un peu d’ambiance sur un Augusta National plongé dans la quiétude d’une épreuve sans fans. Très attendu et rapidement aux manettes, l’Américain aura prouvé qu’il a bien changé, lui qui avait la fâcheuse habitude de s’écrouler à l’approche du sacre. Cette année, le n°1 mondial aura tout simplement produit une prestation exceptionnelle, complète, et parfaitement gérée menant à une victoire historique. Point révélateur : à la veille du 4ème tour, spécialistes, observateurs et fans étaient d’accord sur un point : le premier à pouvoir empêcher D.J de gagner… c’était bien D.J lui-même. Preuve que tout le monde a encore en mémoire les nombreux « fiascos » qu’il a rencontrés sur les tournois majeurs. Or, après avoir asséné ce présage, tous étaient également unanimes pour dire que le nouveau D.J ne pourrait connaître de nouveau de tels épisodes. Tout simplement impossible, tant le joueur a évolué dans son jeu et sa mentalité. Une solidité qui n’a pas échappé à son ami Rory McIlroy : « il joue très bien, à l’instar de son jeu ces derniers mois », expliquait-il avant d’ajouter, admiratif, « […] il rend le jeu si simple, ou le rend parfois simple ! ». Tout est dit. Donc, promis, dans ces pages nous n’évoquerons plus ces épisodes douloureux vécus par D.J car c’est confirmé, c’est de l’histoire ancienne. Faisons place au nouveau Dustin Johnson qui a dominé sans trembler cette semaine pour s’imposer avec un score total de -20. Même durant ce 4ème tour, menacé par l’Australien Cameron Smith – auteur de 4 tours sous les 70 un record ! – D.J a maîtrisé sa partie de bout en bout, achevant sa semaine avec une carte de 68 pour l’emporter avec 5 coups d’avance sur les étonnants Cameron Smith (Australie) et Sung Jae Im (Corée du Sud), tandis qu’avec un score total de -12, Justin Thomas (U.S.A) monte seul sur la dernière marche du podium. Son score de -20 égale le total le plus bas en majeur, et constitue le record sur 4 tours à Augusta. A 36 ans, Dustin Johnson a remporté hier son premier Masters et son 2ème majeur après sa victoire à l’U.S Open 2016. Sans surprises, il réalise un rêve : « J’ai rêvé de porter cette veste toute ma vie ! »
Les scores complets : www.masters.com/en_US/scores/index.html