Victor Perez a rendu une copie très propre pour son premier Masters en signant une 48ème place ex aequo. (Crédit photo : Jamie Squire/Getty Images)

A plusieurs titres, cette édition 2020 du Masters sacrant l’Américain Dustin Johnson, fut exceptionnelle.

Si chaque édition du Masters est unique et nous garantit son scénario original, cette 84ème édition restera sans l’ombre d’un doute dans les annales. D’abord en raison du contexte. La pandémie de Covid-19 a en effet contraint, pour la première fois depuis 1934, le tournoi à être décalé au mois de Novembre, lui qui se joue historiquement en Avril. Un changement de dates qui a eu un impact important sur le jeu, le parcours étant beaucoup plus « soft » et tolérant qu’à l’accoutumé. La crise sanitaire a en outre obligé l’épreuve à se tenir à huis clos, sans ces centaines de spectateurs habituellement massés le long des fairways et autour des greens. Sans compter les départs chamboulés, placés tôt et répartis sur les tees 1 et 10. C’est donc à travers les postes de télévisions que les fans ont pu assister dimanche au triomphe de Dustin Johnson, à l’issue d’une semaine pleine d’enseignements.

La belle première de Victor Perez 

Il était le seul Français dans le champ de ce Masters 2020, et il a dignement représenté le drapeau tricolore ! Pour sa première visite sur le parcours de l’Augusta National, Victor Perez n’a pas à rougir de sa très honorable performance qui le hisse à la 46ème place ex aequo (score total +1). Le n°1 français aura livré une très belle prestation qui confirme encore la sensation qu’il est actuellement en pleine ascension et n’a pas atteint son altitude de croisière. En Georgie, il a encore enrichi une superbe saison 2020 jalonnée par d’excellents résultats. Et si l’on regarde bien, Perez semble être en mesure d’élever son niveau de jeu lors des grands rendez-vous. D’excellent augure pour la suite et notamment la 85ème édition du Masters en avril prochain sur un tracé qu’il connaît désormais. Entre-temps, l’objectif pour lui sera de poursuivre sur cette lancée pour s’installer durablement dans le Top 50 mondial, enchainer les épreuves de très haut niveau à la forte concurrence, et grimper peu à peu vers les sommets des leaderboards.

Un parcours très (trop ?) différent

Pour le meilleur et pour le pire. Les joueurs ont logiquement été perturbés par ce visage qu’ils ne connaissaient pas ou très peu. Visuellement, déjà, le changement le plus notable concernait l’absence de public. Ainsi, la plupart des compétiteurs ont signalé le fait que l’absence de fans au bord des fairways offrait davantage de visibilité sur les mises en jeu, permettait de faire face à des trous qui semblaient plus ouverts et donc moins effrayants, le tout autorisant des lignes de jeu d’habitudes impossible à identifier et à emprunter. Mais, parfois, l’effet a pu être inverse. Qui dit huis-clos, dit absence d’yeux pour observer et localiser les projectiles qui s’égarent dans les roughs. Moins de « spotters », moins de fans, et les champions qui se trouvaient réduits à faire jouer les 3 minutes pour chercher les balles dans les hautes herbes comme les vulgaires amateurs que nous sommes. Bryson Dechambeau, entre autres, en a fait les frais sur le trou n°3 lors du 2ème tour. Dans la même veine, l’absence de certaines tribunes qui, souvent permettent d’arrêter les « balles perdues » et limitent la casse, aura été un facteur important. Dans l’ensemble, les joueurs ont tout de même été grandement avantagés par ce parcours « soft » où les balles tenaient sur les fairways lors des mises en jeu et, surtout, « pitchaient » les greens pour rapidement s’arrêter. Une immense différence par rapport au mois d’avril où les greens ressemblent plus à des patinoires, très fermes et rapides. Enfin, c’est un fait de plus en plus clair à Augusta, eu égard à la puissance décuplée des joueurs, mais cette édition a encore mis en lumière « l’absence » de véritables par 5 sur le tracé. Les trous n°2, 13, et 15 ressemblent en effet plus à des pars 4,5 qu’à des pars 5. Preuve en est la moyenne de scores : Trou n°2 = 4,48 – Trou n°13 = 4,52 – Trou n°15 = 4,57. Sur ces trous, la distance n’est donc plus un problème pour les meilleurs joueurs du monde. Un aspect qui s’estompe cependant au printemps, la fermeté globale du parcours rendant les attaques de greens plus délicates. Bref, un Masters en Avril c’est quand même plus spectaculaire, et certainement plus sélectif….

Les scores complets : masters.com/en_US/scores/index.html