Barack Obama, alors Président des Etats-Unis, et son Vice-Président Joe Biden sur le putting green de la Maison Blanche à Washington, en 2009.

L’histoire est formelle : pour devenir le “maître du monde” (donc président des Etats-Unis), il vaut mieux avoir un bon swing. Jouer au golf est même devenu un attribut de la fonction présidentielle.

Arrêtons de nous en prendre à Georges W. Bush. Fahrenheit 9/11, le fameux film de Michael Moore, a été très, très méchant avec le président des Etats-Unis. Et Pourquoi ? Parce qu’il préfère jouer au golf plutôt que de s’occuper de divers dossiers. Et pas vous peut-être ? On vous propose une petite partie lors d’une journée ensoleillée, vous allez nous faire croire que vous préférez rester au bureau ? Tatata… En même temps, il est vrai que vous n’êtes pas le Président des USA !

Lors de la visualisation de ce film, Bush apparaît à différentes reprises le club à la main. Coiffé de sa casquette de champion, il a l’œil vif et le regard qui en dit long. Georges W. Bush a envie de jouer. Cela le ronge, il est accroc et à cran. La preuve est là, dans Fahrenheit 9/11. L’heure est grave et le président est déterminé à lutter contre le terrorisme. Discours à la caméra pour rassurer ses concitoyens avant de rajouter, dans une hallucinante disgression : « regardez moi ce swing ! ». Surprise, choc. Bush est malade, il est drogué. Il fallait qu’il frappe cette balle dans les plus brefs délais. 5 minutes de discours martial et retour au seau de balles. Et puis finalement, quand il joue au golf, au moins, il ne prend pas de décisions importantes (quoique des fois il est difficile de choisir entre un fer 5 et un fer 7…).

D’après Ben Crenshaw, le président américain ne joue pas mal du tout au golf.  Papa Bush a su transmettre sa passion. Il n’est d’ailleurs pas rare de les voir jouer ensemble à Kennebunkport où se situe leur maison de vacances. Bush junior jouerait environ handicap 15. En revanche, ce dernier serait plus faible autour des greens, préférant un jeu rapide. Visiblement, il ne passerait pas assez de temps apparemment à s’entraîner au putting. Il est également fort honnête (du moins au golf). D’après un de ses récents associés, il paierait ses dettes quand il perd ses paris ! Mais attention Georges, certains commencent à se moquer de toi. A titre anecdotique sachez que l’utilisation massive de la voiturette a valu à ce véhicule d’être rebaptisée la « Bushmobile ».

Mais Bush est loin d’être le seul président américain à avoir voué une passion à la petite balle blanche. Son prédécesseur, Bill Clinton, aime également piétiner les roughs. Alors que celui- ci était Gouverneur de l’Arkansas, il avait pour habitude de jouer à Hilton Head. Quand il accéda à la présidence, son agenda lui permis moins de s’échapper pour s’adonner à son loisir préféré. Apparemment, lui n’avait pas opté pour « l’option sport » en début de mandat comme son remplaçant…. Et ce n’est pas tout. Si Clinton joue apparemment un bon 10 de handicap, il paraîtrait que le Président Kennedy n’était pas non plus mauvais dans cette discipline. Cependant, celui- ci jouait secrètement afin d’éviter les critiques (vous savez ce que c’est, après on fait des films embarrassants où on donne l’impression de s’amuser constamment !).

Eisenhower était également un joueur passionné. Les républicains ont d’ailleurs beaucoup critiqué le temps excessif qu’il passait sur les parcours. Reagan, quant à lui, a atteint 12 de handicap. Ford, passionné de sports en tout genre, ne disait pas non à une petite partie. Jouer au golf et être « maître du monde » n’est donc pas impossible. C’est même d’ailleurs un atout pour décrocher ce job : sur les 20 derniers présidents américains, 17 pratiquaient le golf.

Depuis la publication de cet article dans le numéro 3 de fairways, trois autres présidents ont occupé le bureau ovale, le dernier en date étant le président élu en novembre 2020, Joe Biden, vainqueur d’un long playoff face au président sortant. Même s’il est lui aussi mordu, sa mesure et sa sagesse le pousseront peut-être à ne pas trop abuser de sa passion. Une passion qui fut dévorante pour ses prédécesseurs Barack Obama (2009-2017) et Donald Trump (2017-2020) souvent raillés pour leurs temps passé sur les fairways.