Partenaire de la Fédération GN Hearing, a vu dans le golf un moyen privilégié de sensibiliser à la perte auditive et à son impact sur la vie sociale et sportive. Un engagement porté par son directeur, Xavier Temmos, qui fait du golf un vecteur d’inclusion et de sens.

Pouvez-vous nous présenter GN Hearing ?
GN Hearing fait partie d’un groupe danois organisé autour de trois activités principales : le médical (avec les appareils auditifs), les solutions pour les entreprises (solutions audio et vidéo, casques pour centres d’appel…) et, ce qui surprend souvent, SteelSeries, spécialisé dans l’univers du gaming (casques, claviers, souris…).
Le fil rouge entre ces activités, c’est le lien entre les gens. Dans le domaine médical, celui de GN Hearing, la première conséquence d’une perte auditive est justement la perte de lien social. La personne communique moins, s’isole, et notre rôle est de lui redonner une expérience de vie agréable.

Pourquoi avoir choisi d’investir dans le monde du golf ? Ce n’est pas forcément un sport que l’on associe à des problèmes auditifs…
La genèse est simple : je cherchais un moyen de différencier GN et de déstigmatiser l’appareil auditif. J’ai analysé différents sports selon trois critères : nos clients y sont-ils représentés ? existe-t-il un lien entre ce sport et l’audition ? pouvons-nous organiser des événements pour sensibiliser et déstigmatiser ?
Quand on parle de perte auditive, on pense souvent à une personne devant sa télé. Mais cette situation, nous savons déjà la traiter : les personnes concernées sont accompagnées avec une solution adaptée qui leur redonne une qualité de vie.
Je voulais montrer que ce phénomène n’est pas réservé aux grands-parents, qu’il peut survenir à tout âge, et que plus on agit tôt, moins l’impact cognitif est important.
D’ailleurs, un vrai problème aujourd’hui, c’est l’habitude que prennent les gens à compenser : ils font répéter, montent le son… et peu à peu leur vie sociale s’appauvrit.
En étudiant les sports, j’ai constaté que le golf est un sport de plein air où le son est important : le chant des oiseaux, le souffle du vent, le bruit du swing… C’est aussi un sport très convivial : on parle en jouant (surtout moi), on partage ensuite un verre ou un repas. Quand on entend mal, non seulement on joue moins bien, mais on s’isole et on perd le lien social. Le golf cochait donc toutes les cases.
Il y avait aussi un intérêt business : la moyenne d’âge des golfeurs est plus élevée et donc plus exposée. De nombreux professionnels de santé de notre secteur pratiquent également ce sport. Enfin, les golfeurs appartiennent souvent à un public disposant de temps et de moyens, et souvent soucieux de s’occuper de leur « bien-vieillir ». D’autant que les appareils sont de plus en plus performants : discrets, connectés, permettant d’écouter de la musique ou de prendre des appels directement dans les oreilles. Beaucoup de golfeurs étaient déjà équipés ou curieux avant même notre arrivée.

De quelles manières se matérialise votre présence dans le golf ?
Nous sommes partenaires depuis quatre ans de la Fédération Française de Golf. Nous avons créé le GN Hearing Trophy, une série de quatre compétitions par an, autour desquelles nous organisons des dépistages auditifs, des actions de prévention et de sensibilisation. Elles suscitent d’ailleurs un véritable intérêt. Nous menons également des études sur le lien entre sport et santé, avec le concours de la FFGolf.

Xavier Temmos, à l’écoute des golfeurs

Vous soutenez également Margaux Bréjo, championne du monde dames lors des championnats du monde des joueurs sourds et malentendants.
En effet. J’ai rencontré Margaux Bréjo, golfeuse et malentendante, qui m’a expliqué l’importance du son dans le golf : le bruit du swing, le contact avec la balle, la localisation dans l’espace…
Elle explique que jouer appareillée ou non change complètement ses sensations.
Il y a aussi la question de la localisation dans l’espace : une perte auditive perturbe la capacité à situer correctement un son (devant, derrière, au-dessus, en dessous…), ce qui peut désorienter et, chez certaines personnes, favoriser vertiges ou déséquilibres. Cela modifie radicalement la perception et donc le jeu. Nous soutenons Margaux, qui joue aussi sur le circuit classique : il lui faut d’ailleurs plusieurs jours pour adapter son jeu selon qu’elle est appareillée ou non. Et elle sera en novembre à Tokyo pour représenter la France aux Deaflympics !

Et cette expérience vous a donné envie de vous investir davantage ?
Exactement. Le golf nous a ouvert les portes de l’inclusion et nous a amenés à réfléchir à ce que nous pouvions faire de plus. Nous avons donc mis en place plusieurs actions. J’ai également décidé de cofonder Fair Unity, un fonds de dotation destiné à promouvoir l’inclusion par le sport et la technologie. Car je suis persuadé d’une chose : si nous ne sommes pas acteurs du changement, nous devenons complices de l’immobilisme.