Garmin Approach S70 : la famille s'agrandit

Garmin a récemment complété son offre de montre connectée pour le golf avec la S70 Approach. Sur le papier, elle est parfaite. Et au poignet ? Par Olivier Müller

 En matière de montre connectée pour le golf, on aimerait avoir le choix. Pourtant, Garmin possède un quasi-monopole. Il en revient au mérite de cette société de poids (5,5 milliards de dollars de CA en 2022) d’avoir un département de R&D parmi les plus puissants du secteur, si ce n’est le plus puissant. Les produits qui en sortent sont les plus pointus, et la S70 ne fait pas exception.

Ergonomique

La pièce existe en deux diamètres, 42 mm et 47 mm. Nous l’avons testé pendant trois semaines. L’application Garmin couplée à la montre est gratuite. Le jumelage est enfantin : il suffit de scanner un QR code, et les deux appareils se parlent. Finie la complexe opération de recherche de périphériques Bluetooth. Autre point positif immédiat : l’ergonomie. La S70, malgré ses 47 mm, est fine, discrète, tombe parfaitement sur le poignet, et légère.

Enfin, dernière considération avant la prise en main : le boîtier est équipé de trois poussoirs latéraux qui commandent tous les menus. La navigation peut demander un temps d’adaptation mais les usagers déjà familiers de Garmin retrouveront leur chemin en quelques minutes. Pour ceux qui le sont moins, pas de panique : l’écran est tactile. Il permet de se promener facilement dans l’arborescence des paramètres et des applications sans avoir à utiliser les poussoirs.

Priorité au jeu

Dès la prise en main, l’orientation golfique est immédiate : avec une seule pression sur le poussoir rouge, l’application dédiée au Golf s’affiche immédiatement. Aussitôt, la montre active son GPS afin d’identifier le parcours sur lequel on se trouve. Il y a 43 000 parcours préchargés, et la S70 est capable, sur un même site, de proposer un compact, un 9 trous, ou même un 18 trous adjacent.

En ce qui concerne le practice, une application également disponible depuis l’écran d’accueil permet de mesurer le tempo de son back swing et de son swing. Intéressant, mais pas indispensable.

Sur le parcours

À l’usage, on apprécie d’emblée l’excellente lisibilité du cadran. Les progrès par rapport aux versions précédentes sont flagrants. Même en conditions fortement lumineuses, l’écran reste toujours clair et contrasté. Les progrès sont aussi significatifs sur la réactivité de l’écran tactile, qui répond très rapidement à la moindre pression du doigt. C’était un peu plus laborieux il y a quelques années dans d’autres gammes. Garmin a progressé sur ce point.

Les informations affichées à l’écran sont claires, naturelles et intuitives. L’écran en couleur apporte une véritable valeur ajoutée qui permet de mieux discerner le fairway, les cours d’eau, le rough, les obstacles. La précision du GPS n’a pas été prise en défaut, malgré un test sur des parcours parfois très ruraux. La S70 possède pour cela plusieurs systèmes de géolocalisation qui travaillent de concert pour assurer une position précise quasiment dans toutes les circonstances, au mètre près.

Il permet de repérer sur l’écran sa position instantanée et la distance jusqu’au bord du green. La distance au drapeau n’est évidemment pas précisée, celui-ci étant ponctuellement déplacé sur la surface du green en fonction des saisons et usages. Néanmoins, une carte topographique affiche la déclivité naturelle du parcours comme des greens. Ce ne sera pas toujours nécessaire lorsque l’on en sera à proximité visuelle, mais c’est une donnée intéressante à connaître lorsque l’on vise des secteurs à plusieurs dizaines ou centaines de mètres, mais dont on ne perçoit pas encore le relief. C’est donc particulièrement précieux pour des dog legs à l’aveugle, ou sur des parcours que l’on foule pour la première fois.

Caddy maison

Comme Garmin en a maintenant l’usage, la S70 offre un caddy virtuel. Au fil de son usage, elle enregistre les clubs utilisés et les distances parcourues sur un terrain donné pour en déduire progressivement les distances habituelles de chaque club joué afin de proposer la meilleure option.

Même si le joueur expérimenté en aura lui-même l’intuition (ou l’habitude), il est intéressant de noter que la S70 tient aussi compte de la météo, notamment de l’hygrométrie, de la force du vent et de sa direction, afin d’ajuster son choix de club. Évidemment, tous les coups sont comptés, et la carte de score est tenue à jour en temps réel. En cas de doute, d’erreur de la montre ou du joueur, il est également possible de corriger manuellement sa carte de score.

Retour au club house

Lorsque la partie est terminée, la montre se connecte automatiquement à l’application Garmin Connect et à celle, plus spécifique, Garmin Golf. On retrouve le détail de sa partie, de sa carte de score, de chaque trou, de ses trajectoires, de ses distances. C’est également sur l’application que l’on va entrer le détail de sa série, depuis le driver jusqu’au putter, dont les distances moyennes et maximales seront progressivement renseignées au fil de son jeu. Les statistiques associées à chaque parcours sont innombrables : calcul automatique du handicap, de l’efficacité du drive, du chipping, de la sortie de bunker, de l’approche, etc.

Notre avis

La S70 tient toutes ses promesses. Elle parvient à associer harmonieusement deux choses souvent contradictoires : un grand nombre de fonctionnalités, mais simples d’usage. L’application est complète mais demeure ergonomique. La largeur de l’écran tactile, son contraste, la fluidité des menus sont de véritables atouts. Pour le joueur qui aime disposer d’un outil de haute performance, la S70 est incontournable, probablement la meilleure du marché à l’heure actuelle. Pour ceux qui n’ont besoin que d’un outil d’appoint, par exemple simplement pour vérifier ses distances au fil du parcours, elle sera peut-être surdimensionnée. Un S12 (200 euros) pourra leur suffire.

La S70 n’est pas donnée (800 euros) mais est actuellement au sommet du golf connecté, et conserve de surcroît tous les usages d’une smartwatch traditionnelle (musique, messages, Garmin Pay, tous les sports possibles, fréquence cardiaque, suivi de sommeil, etc.). Le tout avec une autonomie de deux semaines, la plus élevée du marché.

Olivier Müller