MacLaren
David MacLaren (à droite) aux côtés d'Alexis Sikorsky, Magnus Atlevi et Pascal Grizot.

A la tête du circuit européen senior depuis l’année 2016, l’Anglais David MacLaren revient sur les deux éditions du Paris Legends Championship qu’il a vécues en partenariat avec Pitch & Play et le rôle que l’agence d’événementiel suisse peut jouer, tant chez les seniors que dans le golf féminin.

Vous avez deux missions auprès du Tour européen : directeur de l’European Senior Tour et directeur de European Tour Properties. Pouvez-vous résumer votre parcours ?

Cela fait dix ans que, pour l’European Tour, je dirige European Tour Properties, un réseau de 25 golfs de classe mondiale partout dans le monde. En France par exemple, il y a Terre Blanche et le Golf National. Nous soutenons nos golfs avec beaucoup d’accompagnement au niveau commercial et marketing, mais aussi avec des tournois de golf. Le fait que nous ayons réussi à faire croître ce réseau de façon efficace durant toutes ces années a conduit Keith Pelley, le directeur exécutif de la PGA European Tour, à me demander de prendre aussi la tête de l’European Senior Tour. C’était en 2016. Depuis un an, donc, j’assure les deux rôles. C’est beaucoup de travail mais c’est un plaisir aussi.

Quels ont été vos objectifs pour le Senior Tour au début de votre prise de fonction ?

Nous essayons de trouver de nouveaux sites de tournoi, sur la base d’éléments économiques et pratiques. En nous servant de l’expérience que nous avions déjà. En ce qui concerne le Paris Legends Championship au Golf National, je dois dire que cela se situe au sommet de ce que nous voulions faire.

Comment le Paris Legends Championship s’est-il mis en place ?

Cela faisait partie du plan, du contrat, signé avec la Fédération française de golf au moment de l’attribution de la Ryder Cup 2018. Moi, je dirigeais le processus pour choisir le futur site de la Ryder en 2018. C’était soit la France, soit l’Allemagne, les Pays-Bas, le Portugal ou l’Espagne. On a choisi la France. Et dans notre partenariat avec la Fédération française de golf, il y avait l’objectif que la France organise un tournoi senior. L’étape française existait déjà à Terre Blanche, qui était déjà un très bon « signature event ». Après, il faut aussi trouver un partenariat économique… S’il y a un promoteur, qui a un business plan, qui a les moyens pour faire un tournoi senior à tel ou tel endroit, le choix du site va plus se décider de cette façon-là.

Le promoteur, pour le premier « Paris Legends » de septembre 2016 au Golf National, puis pour cette édition de 2017 toujours sur le futur site de la Ryder Cup 2018, a donc été l’agence Pitch & Play…

Oui. Le fait que nous ayons trouvé Alexis Sikorsky et Pitch & Play, cela a été une grande chance. Avoir un partenariat avec quelqu’un qui croit au golf, qui s’intéresse au golf et qui, surtout, est prêt à investir dans le golf, c’est quelque chose de magique. J’apprécie, vraiment. Et puis le fait que nous ayons eu l’opportunité d’organiser ce tournoi au Golf National et dans le contexte de la future Ryder Cup est quelque chose de très spécial.

Que pouvez-vous dire du travail de Pitch & Play sur l’organisation de cette étape française du Senior Tour ? Voire sur le Bossey Ladies Championship, une étape du LETAS (deuxième division européenne féminine) où vous étiez aussi présent une journée en août dernier ?

Ils sont incroyables. Ce que j’aime énormément, c’est qu’ils visent une qualité vraiment top. La vision d’Alexis (Sikorsky), c’est de créer quelque chose de réellement spécial. Et le fait qu’ils soient nouveaux dans le golf, cela veut dire qu’ils ont beaucoup de très bonnes idées pour faire des choses un peu différentes. Ça, c’est un plaisir. Et puis, on apprend tous un peu ensemble. Car moi, cela ne fait qu’un an que je fais ce boulot ! On est devenus amis autant que collègues. Le fait qu’Alexis ait aussi créé cette équipe de joueurs, le Team Pitch & Play, avec John Daly, Barry Lane, Mike Lorenzo Vera et des joueuses (comme Meghan, la fille de David), est quelque chose d’excellent pour le golf.

Cette semaine au Paris Legends Championship, Pitch & Play a été en mesure de faire venir des joueurs qui évoluent aussi sur le circuit américain, comme John Daly ou le Mexicain Esteban Toledo. Est-ce important pour l’European Senior Tour ?

Disons que cela ajoute quelque chose. On peut lier un petit peu l’événement à la Ryder Cup, l’Europe contre les États-Unis. Esteban Toledo nous visite plusieurs fois par an, cela dit. Mais John Daly, c’est une personnalité tellement forte que cela apporte toujours quelque chose de l’avoir sur un terrain de golf.

Que pensez-vous du fait que l’European Tour et le Senior Tour se portent aussi bien alors que le Ladies European Tour vit une période très difficile, avec peu de tournois et des dotations qui ne permettent pas toujours aux joueuses de vivre bien du golf ?

C’est une très bonne question. Ce que je peux dire aujourd’hui c’est que nous, du côté de l’European Tour et du Royal & Ancient, nous réfléchissons à cette question. On voudrait absolument que le LET soit plus fort. Et si nous sommes à même d’aider le circuit féminin à évoluer, nous le ferons. On est là. On est prêts. On a même eu des discussions récemment à ce sujet. Je sais aussi que le LPGA aux États-Unis, qui est une organisation extrêmement forte du golf féminin, aimerait, comme nous, voir un LET à nouveau fort. Quand on voit l’évolution du sport féminin un peu partout -et je prendrai l’exemple du football féminin en Angleterre qui se développe de façon très nette-, cela me donne de l’espoir pour le futur du golf féminin.

Sur ce même sujet, que pensez-vous de la volonté d’Alexis Sikorsky et de Pitch & Play, de parier à la fois sur le Senior Tour et sur le circuit européen féminin européen ?

Je crois que c’est quelque chose d’incroyable. Quand j’ai vu ce qu’ils ont fait cet été au Bossey Ladies Championship, j’ai été ému. Je n’y suis passé qu’une seule journée. Mais cela m’a suffi pour observer la réaction des filles quand elles voyaient ce que Pitch & Play avait prévu pour elles. Sur le LETAS, ce niveau d’attentions et d’accueil était tout neuf pour elles. J’admire énormément le courage d’Alexis d’aller dans un monde différent de celui qu’il a connu dans ses affaires et de créer quelque chose d’aussi exceptionnel. Ce tournoi à Bossey a donné beaucoup d’espoir aux filles.

Propos recueillis par Nathalie Vion, pour Pitch & Play